Spiruline : dangers et effets secondaires possibles
I] Consommer de la spiruline est-il dangereux ?
La spiruline : composition
La spiruline est un aliment traditionnel ancestral, utilisée notamment comme source de nourriture en Amérique du Sud et en Afrique Centrale. Elle y était récoltée à l’état sauvage, ou cultivée de manière traditionnelle depuis des générations.
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Dans les années 1980, des productions industrielles de spiruline à visée alimentaire ont commencé à émerger au Mexique, à Taiwan, aux Etats-Unis, en Thaïlande, au Japon, ainsi qu’en Israël.
Protéines, glucides lipides
La teneur en protéines de la spiruline varie entre 60 et 70 % de la matière sèche, avec une forte proportion d’acides aminés indispensables* (47 %).
(*) principalement de la phénylalanine, un acide aminé essentiel à l’être humain.
La teneur en glucides de la spiruline varie de 14 à 19 %.
La teneur en lipides totaux de la spiruline (principalement sous forme de di- et triglycérides) est généralement inférieure à 10 %.
Vitamines
La spiruline contient des vitamines du groupe B : B1 (environ 40-50 mg/kg), B2 (30-45 mg/kg), B3 (130-150 mg/kg), B5 (4,5-25 mg/kg), B6 (1-8 mg/kg) et B12* (0,1-2 mg/kg).
(*) La vitamine B12 de la spiruline ne se fixe pas, et est donc inactive.
Les concentrations en β-carotène (aussi appelé provitaminique A) mesurées dans la spiruline sont de l’ordre de 1,4 à 1,7 mg/g.
La spiruline possède par ailleurs une teneur en vitamine E de 100-190 mg/kg.
Minéraux
La spiruline contient du potassium, du calcium, du chrome, du cuivre, du fer, du magnésium, du manganèse, du phosphore, du sélénium, du sodium, du zinc et du fluor, en quantité variable selon le conditions d’exploitation et de culture.
La spiruline contient-elle un ingrédient potentiellement dangereux ?
Tous les éléments qui composent la spiruline sont parfaitement assimilés par l’organisme humain. Il s’agit en effet d’un aliment totalement naturel, consommé dans certaines parties du globe depuis des siècles (notamment en Amérique du Sud ou encore au Tchad), sans effets secondaires.
Lors de la première prise, la spiruline peut néanmoins provoquer des nausées, des diarrhées ou encore des maux de tête passagers. Mais sans conséquences graves.
Les conclusions de l’ANSES*, connue pour sa prudence, sont par ailleurs très claires quant à un potentiel danger de la spiruline : « la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu’à plusieurs grammes par jour chez l’adulte) ».
(*) L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement, établissement public français en charge d’évaluer les risques sanitaires dans le domaine de l’alimentation)
En outre, aucune étude scientifique sérieuse ne montre un quelconque danger à consommer de la spiruline, à condition de respecter des doses raisonnables*.
(*) voir dans la rubrique posologie sans danger pour plus de détails à ce sujet.
La spiruline est-elle un superaliment conseillé à tous ?
Comme nous l’avons vu, la spiruline est un aliment traditionnel ancien dans plusieurs pays. En France, elle est vendue sous forme d’aliment courant (seul ou comme ingrédient) ou sous forme de complément alimentaire (en poudre ou en gélules).
La spiruline convient à tous : aussi bien à l’adulte (homme ou femme) qu’à l’enfant. A titre d’exemple, au Tchad, les enfants des tribus Kanembou consomment cette micro-algue, cultivée naturellement aux abords du lac Tchad, à côté duquel ils habitent depuis des centaines d’années. La spiruline fait donc partie intégrante de leur alimentation au quotidien. Et ces enfants sont en pleine santé. Ils ne souffrent pas de malnutrition, contrairement à beaucoup d’enfants en Afrique.
La spiruline est donc aussi tout à fait indiquée pour les enfants. La spiruline leur apporte les éléments dont ils ont besoin pour bien grandir. Elle permet aussi d’aider les jeunes à avoir l’énergie dont ils ont besoin, à être plus concentrés (la spiruline agit aussi la mémoire), et à gérer leur stress (face aux devoirs notamment).
La spiruline est également recommandée pour les femmes enceintes (qui ont des besoins élevés en fer), mais également aux sportifs (qui souhaitent avoir des apports importants en protéines végétales).
Spiruline : la posologie sans danger
A l’âge adulte, un consommation de plusieurs grammes de spiruline par jour ne présente aucun danger. Nous recommandons 3 grammes par jour chez la femme, et 5 grammes par jour pour l’homme. A noter que pour les sportifs, une consommation de 20 à 30 g par jour est aussi tout à fait envisageable, notamment pour ceux qui souhaiteraient un apport important en protéines et/ou en fer.
Attention néanmoins à ne pas brusquer votre organisme avec des doses de spiruline trop importantes dès le départ, notamment afin d’éviter les éventuels effets secondaires*. Ainsi, nous vous recommandons de commencer avec 1 gramme par jour de spiruline (pour l’adulte) pendant la première semaine, puis d’augmenter progressivement les doses jusqu’à ce que vous atteigniez la dose recommandée, ou la dose qui vous correspond le mieux. Ceci permettra à votre corps d’assimiler progressivement la spiruline, et de profiter au maximum de tous ces bienfaits.
(*) voir la rubrique « effets secondaires pour en savoir davantage » à ce sujet.
Chez l’enfant, le dosage de la spiruline doit être moins important, et nous recommandons 1 à 2 gramme par jour (bien que les enfants de la tribu Kanembou au Tchad, dont nous avons parlé ci-dessus, en prennent à des doses beaucoup plus importantes : 10 à 12 gramme par jour, sans contre-indication), mais leur organisme y est habitué.
Nous vous recommandons également d’espacer les prises tout au long de la journée, afin d’éviter les « pics d’assimilation ». Nous vous recommandons de les consommer au cours des repas, soit en mélangeant la spiruline à vos plats*, soit en la diluant dans vos boissons.
(*) Afin d’éviter que les propriétés nutritives « cuisent », il est préférable de les ajouter dans des préparations froides.
En outre, afin que la spiruline conserve plus longtemps toutes ses propriétés, il est recommandé de la garder à l’abri de l’humidité, de la lumière et de bien refermer le sachet (ou la boite) après avoir pris la dose nécessaire. Ce geste simple permettra d’éviter que l’humidité, la lumière ou encore l’air ambiant n’oxyde votre complément alimentaire.
II] Dans quels cas la spiruline peut-elle être déconseillée ?
Chez les personnes atteintes d’hémachromatose
L’hémochromatose est une maladie due à une absorption excessive du fer alimentaire au niveau du duodénum. Cette hyperabsorption, due à une anomalie génétique, entraîne une accumulation progressive de fer dans l’organisme.
Or la spiruline contient une importante quantité de fer. Elle fait même partie des aliments qui en contiennent le plus. La spiruline est donc tout particulièrement contre-indiquée pour les personnes souffrants d’hémachromatose.
En effet, l’excès de fer dans le sang constitue un réel danger d’intoxication au niveau du foie ou du pancréas. Cependant, cette maladie est très rare et nous sommes beaucoup plus nombreux à être en déficit de fer.
Chez les personnes atteintes de phénylcétonurie
La phénylcétonurie est une maladie génétique rare liée à l’accumulation de l’acide aminé phénylalanine dans l’organisme.
La spiruline contenant des acides aminés et notamment de la phénylalanine (cf. partie « composition ») en quantité importante, sa consommation est donc déconseillée chez les individus atteints de phénylcétonurie.
En cas d’insuffisance rénale
Les personnes qui souffrent d’insuffisance rénale ne doivent également pas consommer de spiruline en trop grande quantité. En effet, en cas d’insuffisance rénale, les protéines sont métabolisées en générant d’importantes quantités de déchets et de toxines dans le sang.
La forte concentration en protéines dans la spiruline pourrait ainsi rapidement fatiguer les reins, et donc entraîner des risques d’intoxication.
En cas de terrain allergique
Les données scientifiques restent vagues quant au potentiel allergisant de la spiruline. L’ANSES (L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement), établissement public français en charge d’évaluer les risques sanitaires dans le domaine de l’alimentation, relève néanmoins dans son dernier rapport quelques cas isolés* qui semblent avoir été allergiques à la spiruline, mais sans certitude aucune.
(*) sur l’ensemble des consommateurs de spiruline en France, seulement trois cas d’allergie ont été rapportés en 2017. Le lien avec la spiruline n’est néanmoins pas avéré avec certitude à ce stade
En raison des cas d’allergies rapportés à la suite de la prise de spiruline, L’ANSES déconseille néanmoins cette dernière chez les individus présentant un terrain allergique.
III] La spiruline peut-elle entrainer des effets secondaires ?
Troubles digestifs et céphalées
Les effets indésirables rapportés lors de la prise de spiruline sont majoritairement des troubles digestifs mineurs (douleurs abdominales, vomissements, diarrhées) ainsi que des maux de tête ou céphalées.
Cependant, les nombreuses études cliniques menées jusqu’à ce jour n’ont pas réussi à mettre en exergue de tels effets. Une susceptibilité individuelle ou une hypersensibilité individuelle pourraient donc potentiellement être à l’origine des effets indésirables rapportés, puisque les études cliniques impliquent des effectifs trop faibles pour détecter ce type de phénomène.
Il en ressort que si des cas d’effets indésirables ont bel et bien été rapportés à la suite d’une consommation de spiruline, il s’agit néanmoins de cas isolés et rares. Par ailleurs, comme nous l’avons vu dans la rubrique « posologie », il est possible de réduire considérablement les risques d’effets secondaires en commençant par des prises de spiruline à doses très faibles, puis d’augmenter progressivement les doses, dès lors que votre organisme s’habitue à ce nouvel aliment.
Est-il dangereux de consommer de la spiruline pendant la grossesse ?
Il n’est absolument pas dangereux pour la femme de consommer de la spiruline pendant la grossesse. Bien au contraire.
La spiruline est en effet un complément alimentaire qui apporte une quantité de fer importante dont l’organisme de la femme a particulièrement besoin durant la grossesse.
Il faut en effet bien avoir en tête que 3 grammes de spiruline apportent autant de fer que 400 g de viande rouge. La spiruline est donc une importante source de fer, naturelle et végétale, avec comme nous l’avons vu, très peu d’effets secondaires associés.
Par ailleurs, comme il ne s’agit pas d’un médicament, mais bien d’un complément alimentaire. Il est donc facile de consommer la spiruline en cures (par cycles de 21 jours par exemple).
Grâce à sa forte concentration en fer, la spiruline permet de lutter contre la fatigue, et de minimiser les risques d’anémie durant la grossesse. En outre, elle apporte tous les nutriments dont l’organisme a besoin pendant la grossesse :
– la vitamine A * qui joue un rôle majeur dans le bon fonctionnement des défenses immunitaires
– la vitamine E qui joue un rôle essentiel dans la protection de la membrane de toutes les cellules de l’organisme
– Mais également le potassium, le calcium, le chrome, le cuivre, et le magnésium notamment.
(*) c’est le beta-carotène contenu dans la spiruline qui est synthétisé en vitamine A lorsqu’il pénètre dans l’organisme.
La spiruline est par ailleurs un excellent détoxifiant, qui stimule le foie et nettoie le colon, aidant ainsi l’organisme à évacuer plus facilement les toxines qui pourraient infecter le fœtus.
Les effets en cas de sur-dosage de la spiruline
Une consommation excessive de spiruline peut provoquer des effets secondaires, notamment des troubles digestifs, des ballonnements, ou bien encore des maux de tête. Dans de très rare cas, l’absorption excessive de spiruline peut aussi provoquer des éruptions cutanées.
Ces sensations sont principalement dues aux effets détoxifiants de la spiruline, qui a tendance à stimuler le foie et à nettoyer le colon. Aussi, si vous prenez trop de spiruline la première fois (plus de 1g par jour la première semaine), la première consommation de spiruline pourrait vous provoquer la diarrhée.
Ces désagréments restent néanmoins relativement mineurs, et comme nous l’avons vu, ils peuvent être évités ou limités, en augmentant progressivement les doses, laissant ainsi à votre l’organisme le temps de s’adapter à ce nouvel aliment.
Spiruline : privilégiez la qualité pour éviter les effets indésirables
Le principal risque quant à la consommation de spiruline est finalement celui de la contamination. En effet, la spiruline est une algue qui a tendance à absorber une quantité important de métaux lourds dès lors qu’elle en trouve dans son milieu de culture.
Par ailleurs, la spiruline peut également être contaminée par des cyanotoxines (c’est-à-dire des métabolites synthétisés par les cyanobactéries), ou encore par des bactéries.
Ainsi, cultivée dans un environnement peu sain, ou mal contrôlé, la spiruline aura tendance a être de mauvaise qualité, donc moins efficace, voire dangereuse pour votre santé (intoxication alimentaire, diarrhée aigue).
Pour en savoir davantage sur le choix d’une spiruline de qualité, n’hésitez pas à consulter attentivement notre article dédié à ce sujet : La spiruline – bien la choisir pour bénéficier de tous ces bienfaits.
IV] Conclusion : notre avis sur les potentiels dangers de la spiruline
La spiruline est un aliment traditionnel ancien, utilisé dans plusieurs pays depuis des générations, chez l’adulte aussi bien que chez l’enfant. Il s’agit d’une algue naturelle et parfaitement assimilable par l’organisme humain, sans effets secondaires majeurs à faibles doses (jusqu’à plusieurs grammes par jour chez l’adulte).
Afin de permettre à votre organisme de bien assimiler ce nouvel aliment, nous vous recommandons de commencer par de faibles doses (1 gramme par jour pendant une semaine chez l’adulte).
Le principal risque qu’en à la consommation de spiruline ou de produits contenant de la spiruline réside dans le fait qu’ils puissent être contaminés (par des cyanotoxines, des bactéries, ou bien encore des éléments traces métalliques). Privilégiez donc de la spiruline en provenance de culture française, et certifiée biologique si possible.