Alkékenge : guide complet sur ce fruit discret

Vous avez déjà très certainement aperçu cette plante dans un coin du jardin de vos grand-parents, mais vous n’avez peut être pas remarqué qu’un fruit se cachait en son cœur. Car l’Alkékenge est un fruit discret, qui se dissimule derrière un calice orange vif, léger comme une plume.

Principalement utilisé en tant que plante ornementale, l’alkékenge est cependant un fruit consommable, mais dont le plus grand intérêt tient dans ses vertues thérapeutiques.

I] Alkékenge : tout savoir en 2 minutes sur cette lanterne chinoise

Cette plante qui croît spontanément dans les champs et le bord des chemins est bien connue des hommes depuis le néolithique pour divers usages, alimentaires ou thérapeutiques. Ce n’est que récemment que l’alkékenge a été relégué au simple rang de plante ornementale, même s’il est vrai que ses petites lanternes chinoises sont du plus bel effet au jardin.

L’alkékenge est une plante de la famille des Solanacées, à savoir la famille de la pomme de terre, de la tomate, de l’aubergine ou encore des piments.

Reconnaissable au premier coup d’œil, l’alkékenge arbore des feuilles d’un vert éclatant, même en pleine sécheresse. Le fruit est délicatement recouvert de petites lanternes orange vif suspendues à de fine tiges. Cette enveloppe qui semble être faite de papier de parchemin dissimule en son sein un petit fruit rond, du même orange que la capsule le contenant.

A maturité du fruit, le calice va progressivement s’estomper, laissant petit à petit apparaître le fruit à travers un réseau de fibres, reliquat du calice originel.

L’alkékange est un fruit aux appellations diverses. Alkékenge, son appellation officielle, provient de l’ancien français alquequange, forme utilisée encore au 16ème siècle.

Sous son nom latin du botaniste, l’alkekenge répond à l’appellation Physalis alkekengi. Physalis vient du grec ancien φυσαλλίς, lire phusallís, qui signifie « vessie ». Cette appellation fait donc référence à la forme du calice de l’alkekenge, rappelant la forme de cet organe de notre anatomie.

Des appellations plus poétiques circulent aussi pour ce beau fruit : Amour en Cage, référence à ce fruit aux couleurs vives enfermé dans cette toile fibreuse, ou encore Cerise d’hiver, en dépit du fait que la saison de l’alkékenge se situe plutôt en automne. Quant à Lanterne Chinoise on comprend vite d’où lui vient ce surnom !

La floraison de l’alkékenge a lieu au début de l’été. Tout au long de l’été, leurs beaux calices orangés vont donc illuminer les allées et sentiers où il se plait.

Le fruit quant à lui arrive à maturité fin août/début septembre, saison durant laquelle l’alkékenge peut se cueillir.

II] Alkékenge : propriétés et bienfaits

Il est toujours utilisé couramment en herboristerie, sous diverses formes, séché, en poudre, ou même frais.

Car oui, l’alkékenge, lorsqu’il est mûr, est comestible. Vous pouvez donc le consommer sans crainte. Son goût n’est cependant pas des plus recherchés des fins gourmets, vu qu’il reste très acidulé même à complète maturité.

Il faut toutefois faire attention : le fruit immature n’est pas propre à la consommation. En effet, l’alkenkenge contient de la solanine, une substance toxique renfermée dans de nombreux solanacées.

Cette toxine est aussi contenue dans les germes de pomme de terre, de tomate ou d’aubergine ainsi que leurs fleurs. Il faut donc toujours se garder d’en consommer.

Ce qui nous rappelle que la nature est une dame complexe, que l’on se doit de connaitre pour pouvoir en disposer pleinement.

Discoride (médecin, pharmacologue et botaniste grec du premier siècle après J.C.) déjà parlait de l’alkékenge dans ses traités de médecine et de botanique.

Les propriétés de « l’amour en cage » ne sont depuis jamais tombées dans l’oubli et on l’utilise encore pour traiter de nombreux maux.

Ainsi, ce fruit est notamment réputé pour ses vertus diurétiques et dépuratives. Il est aussi connu pour son action bénéfique sur les œdèmes ou encore dans le traitement de la goutte.

Toute la plante sauf la racine peut être utilisée pour son usage thérapeutique. Le fruit mûr peut se consommer frais, séché ou réduit en poudre. Les baies d’alkékenge mûres s’utilisent aussi pour préparer des confitures.

Le reste de la plante peut servir pour faire des infusions, des décoctions des sirops ou même être mélangé à du vin.

III] Le saviez-vous ?

On confond souvent l’alkekenge avec le coqueret du Pérou. Appartenant aussi à la famille des Physalis, le coqueret de Pérou fournit également des baies orangées enfermées dans de délicates lanternes. Ses baies sont cependant plus grosses que celles de l’alkékenge, et offrent un goût bien supérieur.

Ce sont ces coquerets du Pérou que l’on retrouve tradionnellement servis au restaurant, pour agrémenter et décorer un plat ou un dessert.

Coqueret du Pérou sur une tranche de gâteau à la noix de coco

Les populations préhistoriques ont vraisemblablement fait de l’alkékenge un aliment partie de leur quotidien.

En effet, sur certains sites préhistoriques datant du Néolithiques, des fouilles semblent confirmer que sa cueillette était alors monnaie courante.

Avec ses couleurs éclatantes et sa capacité à pousser spontanément dans la nature, pas étonnant que ce fruit ne soit pas passé inaperçu de nos lointains ancêtres.

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