Bilimbi : guide complet sur ce fruit d’Indonésie
Le bilimbi est un fruit de la même famille que la carambole. En raison de son apparence et de sa provenance, il est aussi connu sous le nom de Cornichon d’Inde aux Antilles et à la Réunion. Tout comme le cornichon, le bilimbi s’utilise en cuisine en tant que rehausseur de gôut et de saveurs.
I] Le bilimbi : tout savoir en 2 minutes sur ce fruit méconnu
Le bilimbi serait originaire des Îles Moluques, les fameuses îles que découvrit Magellan après la toute première traversée de l’océan Pacifique.
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Origines et caractéristiques
Ce fruit est donc très commun dans cette région du monde. En effet, non seulement il est cultivé sur les îles indonésiennes, mais aussi au Sri-Lanka et en Myanmar (Birmanie). De plus, il se trouve à l’état semi-sauvage sur toutes les Philippines et il est également très présent en Thaïlande, Malaisie, Singapour et même en Inde.
La culture du bilimbi se répandit ensuite dans d’autres zones tropicales du monde, telles que l’Afrique ou l’Australie. Dans ces régions, le fruit fut rapidement adopté par les cultivateurs locaux, qui l’inclurent assez vite dans leur offre commerciale.
En 1793, le bilimbi voyagea jusqu’à l’arc des Caraïbes, et choisit la Jamaïque comme premier port d’arrivée. Puis ce fut au tour de Cuba, de Porto Rico, de Trinidad et des Antilles d’accueillir ce fruit aux allures de cornichon.
Très apprécié dans la culture et la cuisine asiatique, le bilimbi fut également accueilli dans les pays d’Amérique Latine. Notamment du fait de la présence d’une forte communauté asiatique dans la région.
Le bilimbi, comme on l’a vu précedemment, ressemble à un gros cornichon mais un peu translucide. Ellipsoïde, il présente en quelque sorte 5 faces faiblement marquées et mesure entre 5 et 10 cm de long.
Immature, le fruit est craquant. Sa peau va passer du vert éclatant au jaune/vert, voir ivoire et même quasi-blanc lorsque le fruit va mûrir. Ce dernier va alors se détacher de l’arbre et tomber au sol. La peau est brillante, très fine, tendre. La chair, de son côté, est verte et possède la consistance de la gelée. Cette pulp est à la fois très juteuse et très acide.
Entre 6 et 7 graines plates sont généralement lovées à l’intérieur, des graines lisses et brunes.
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Bilimbi de la Réunion
Il aura fallu attendre 1764 pour que le bilimbi soit introduit sur l’île de la Réunion.
Le bilimbi est un arbre qui a besoin d’un climat chaud et humide. Or, ces conditions peuvent se trouver sur les litoraux de l’île de la Réunion, région sur laquelle cet arbre s’est vite implanté. Toutefois, il est à noter que le climat réunionnais n’est plus très favorable à cet arbre au dessus de 400 mètres d’altitude, ce qui confine sa cultivation aux zones côtières de l’île.
Si le bilimbi a fait une acclimatation réussie sur l’île de la Réunion, le caméléon de la Réunion s’est quant à lui très vite plu dans cet arbre !
En effet, les fleurs de cet arbre ont la particularité d’attirer de nombreux insectes, friandises préférées de l’Endormi, surnom que nos amis réunionnais donnent à ce saurien expert du camouflage.
Le bilimbi, le fruit, s’est également invité dans la cuisine réunionnaise, en version salée ou sucrée : rougails et achards se retrouvent épicés par ce fruit-condiment, également préparé comme un cornichon, dans du vinaigre ou du sel.
En version sucrée, ce sont de bilimbis confits au sucre ou de marmelade de bilimbi dont se délectent les insulaires réunionnais.
Très présent dans les parc et les jardins, le bilimbi réunionnais produit en abondance et sans discontinuer, de février au mois d’avril.
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Comment consommer les bilimbi
En raison de sa forte teneur en acide citrique, le bilimbi est rarement consommé cru. Il est en revanche très utilisé en tant que condiment.
Dans la cuisine d’Extrême Orient, on incorpore couramment des bilimbis bien mûrs aux currys pour accompagner plats et légumes. Les fruits entiers sont aussi fréquemment préparés au vinaigre à la manière des cornichons.
De l’autre côté du globe, dans la région des Caraïbes, le bilimbi fait aussi partie intégrante de la cuisine régionale.
Au Costa Rica par exemple, il est de coutume d’utiliser des bilimbis encore verts et crus pour préparer des relishs. Les relishs sont une préparation à base de légumes marinés, utilisée comme condiment. Cette préparation peut aussi parfois accompagner des plats de viande ou de poisson, servis avec du riz et des haricots.
Il entre aussi dans la composition des chutney, remplaçant un autre fruit comme par exemple la mangue, rendant le mélange plus facile à conserver
Si le fruit est vraiment trop acide, il est possible de réduire un peu son acidité en plongeant le fruit frais dans de l’eau pendant toute une nuit (ou dans de l’eau salée pendant quelques heures).
On peut alors cuire le fruit avec du sucre, et obtenir ainsi une confiture de bilimbi, au goût un peu acide.
II] Bienfaits et vertus du bilimbi
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Bilimbi : analyse nutritionnelle
Dans une portion de 100g de bilimbi comestible, on retrouve environ :
– eau : 94 g
– fibres : 0.6 g
– protéines : 0.6 g
– calcium : 3.4 mgg
– phosphore : 11 mg
– fer : 1 mg
– carotène : 0.03 mg
– vitamines B3 : 0.3 mg
– vitamines C : 15.5 mg
On constate que ce fruit est gorgé d’eau, et très peu calorique.
La forte teneur en vitamine C en fait un parfait allié pour booster notre système immunitaire, et nous permet de prévenir, par exemple, des coups de froid. La vitamine C, associée au carotène, joue également un rôle important d’anti-oxydant pour le corps humain.
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Usage en médecine traditionnelle
Lorsqu’il n’est pas utilisé en tant que condiment, le bilimbi peut tout à fait être utilisé pour certaines de ces vertus médicinales. Ainsi, à Java, le fruit combiné à du poivre est consommé pour favoriser la sudation lorsque les premiers signes de rhumes apparaissent.
Les fruits, mixés pour obtenir une pâte, sont également appliqués sur le corps pour aider au rétablissement après un épisode fiévreux. Le fruit est également administré pour soulager la toux. Enfin, le bilimbi aurait des vertus contre les hémorroïdes.
D’autres parties de cette plante sont aussi utilisées pour traiter divers symptômes de maladies. Par exemple, aux Philippines, les feuilles de bilimbi sont utilisées en cataplasme pour soulager les démangeaisons. Les feuilles peuvent aussi être appliquées sur les morsures envenimées, sur les parties du corps souffrant de rhumatisme, ou sur les éruptions cutanées. Infusées, ces feuilles soulageraient également la toux, et auraient un effet positif contre les inflammations rectales.
III] Le saviez-vous ?
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Le bilimbi comme détachant
Et oui, grâce à l’acide oxalique contenu dans cette plante, le bilimbi est utilisé, dans les régions où il pousse, comme détachant pour les habits. Une manière écologique et originale de faire sa lessive ! Ce même constituant a d’ailleurs aussi un pouvoir de décapant pour les métaux.
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Saison et récolte du bilimbi
Dans les régions tropicales de l’hémisphère Nord, l’arbre commence à fleurir à partir du mois de février. La floraison, et la fructification, sera ensuite quasi continue jusqu’au mois de décembre.
La récolte du bilimbi est généralement manuelle, en raison de la finesse de la peau de ce fruit, qui rend sa cueillette délicate. Une fois cueilli, ces fruits ne se conservent pas longtemps, quelques jours tout au plus.
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Le bilimbi, une plante cauliflore
Ce qui signifie que les fleurs, et donc plus tard les fruits, poussent directement sur le tronc ! Et non sur les tiges comme c’est le cas pour la plupart des arbres fruitiers. Ce sont donc directement attachées au tronc que l’on va retrouver les grappes de bilimbi !
Le bilimbi n’est bien sûr pas le seul arbre fruitier à présenter cette caractéristique, on peut notamment citer le papayer, le durian, ou encore le jaboticaba.
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