Jamalac : le guide complet de ce fruit originaire d’Indonésie
Quasiment inconnu (et introuvable) au Canada et en France, le Jamalac est un fruit que nos amis Réunionais connaissent bien. De couleur rosé à rouge vif et en forme de poire, il régale depuis plus de 300 ans les habitants des îles des Mascareignes.
Petit tour d’horizon de ce fruit plus qu’insolite de l’océan Indien.
I] Jamalac : 2 minutes pour tout savoir sur ce fruit
S’il est aussi connu sous le nom de « pomme de Java », c’est parceque ce fruit délicieux et atypique est originaire des îles indonésiennes.
De culture plutôt aisée, le jamalac s’est ensuite répandu dans de nombreuses îles de l’océan indien, et il s’est par exemple très bien acclimaté aux îles de la Réunion, Maurice ou Madagascar. Il régale désormais les habitants de la région qui peuvent déguster sa chair très juteuse au plus chaud de leurs étés (décembre/janvier).
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Jamalac : arbre et fruit
Jamalac désigne à la fois l’arbre et le fruit qui y pousse.
L’arbre Jamalac, ou jamalaquier, de son nom scientifique Syzygium Samarangense (comme ça vous savez tout!), fait partie de la famille des myrtaceae; famille qui regroupe principalement des espèces tropicales, comme le goyavier ou le giroflier. En effet, c’est un arbre d’envergure modérée, pouvant atteindre une dizaine de mètres. D’ailleurs, les fruits de cet arbre poussent en grappes et arrivent à maturtité vers les mois de décembre/janvier. De plus, c’est un arbre qui arrive à maturité peut porter plusieurs centaines de fruits, ce qui fait du jamalac un arbre très productif.
La peau du jamalac (le fruit) est généralement de couleur rose ou rouge, mais on trouve aussi des jamalacs de couleur blanche, jaune ou violette en fonction de la variété observée. Sa chair est d’une blancheur éclatante et se caractérise par une teneur en eau très élevée (90 %) ce qui fait du jamalac un fruit très désaltérant.
On le consomme donc la plupart du temps cru, notamment dans une fameuse salade de fruits réunionnaise pimentée.
En Anglais, il est fait connaître sous le nom de « Bell Fruit », en raison de sa forme de cloche.
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Goût et calories
Avec sa forte teneur en eau, le jamalac est légèrement sucré, et développe un parfum de rose lorsqu’on le croque.
Tout dans le jamalac est comestible, la peau, la chair et son centre, qui peut cenpendant être retiré car sa consistance cotonneuse et son manque de goût n’apporte pas grand intérêt dans la dégustation de ce fruit.
La chair du jamalac a une consistance qui se rapproche de celle de la pastèque, un autre fruit gorgé d’eau.
Avec son faible apport en calories (environ une trentaine pour 100 g de fruit), le jamalac peut trouver sa place sans problème dans une alimentation équilibrée.
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Comment manger ce fruit délicieux ?
Comme on vient de le voir, le jamalac est le plus souvent consommé cru, son atout fraîcheur fait de lui un incontournable des salades de fruits estivales.
Dans les îles de l’océan Indien, il est couramment mêlé à de l’ananas, de la mangue et des fruits de la passion, le tout est ensuite relevé par du piment, du sel et du poivre.
Cette salade de fruits est, effectivement, insolite sous nos latitudes.
II] Le Jamalac : bienfaits et vertus
Du coté de ses apports pour l’organisme, le jamalac est ausi un fruit hors du commum. Peu sucré et gorgé d’eau, il est un atout minceur pour tout ceux qui surveillent leur ligne.
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Analyse nutritionnelle
Dans une portion de 100g de jamalac, on va retrouver :
– 34 kcal de calories
– 90,6 g d’eau
– 0.5 g de protéines
– 0.2 g de graisses
– 8,6 g de glucide
– 1,0 g de fibres alimentaires
– 20 mg de vitamine B1
– 30 mg de vitamine B2
– 30 mg de vitamine B6
– 6 mg de vitamine C
– 25 mg de sodium
– 340 mg de potassium
– 28 mg de calcium
– 13 mg de magnésium
– 35 mg de phosphore
– 1.5 mg de fer
– 0.2 mg de zinc
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Les vertus du jamalac
Par ailleurs, en médécine tradionnelle, on l’utilise principalement en raison du pouvoir astrigent de ses feuilles, c’est-à-dire leur capacité à reserrer les tissus vivants. Il semble notamment aider dans le traitement des diarrhées aïgues.
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Quelques recettes autour du Jamalac
En plus de la fameuse salade de fruits au jamalac voici deux autres recettes pour cuisiner ce fruit original.
Commençons par un grand classique, la confiture ! Pour 1 kg de fruit, comptez 800 grammes de sucre roux, ainsi que le jus d’un citron jaune. Une gousse de vanille peut tout à fait s’ajouter à la confection de cette confiture.
– Pelez les jamalac, coupez les en morceaux et retirer le centre et les pépins.
– Dans une casserole, plongez les fruits coupés, le sucre, le jus de citron (et la vanille si vous aimez ce parfum), mélangez bien et portez le tout à ébullition.
– Une fois l’ébullition atteinte, laissez-le cuire 20 minutes à feu doux, en remuant de temps en temps.
– Vous pouvez faire le test de « l’assiette froide » pour vous assurer que la bonne texture de confiture est atteinte.
– Il n’y a plus qu’à mettre votre confiture de jamalac dans des bocaux stériles, les retourner et les laisser refroidir.
– Vous pouvez conserver cette confiture plusieurs mois avant de la consommer.
Autre idée recette intéressante : l’Achard de jamalac.
Cette spécialité créole accompagne très bien le riz ou les caris par exemple. Elle se prépare avec différents légumes ou fruits. Regardons ici de plus près l’achard de jamalac.
– Commencez par peler et epépiner vos jamalac.
– Emincez-les finement, à la façon d’une julienne de légumes.
– Recouvrez les morceaux de jamalac de gros sel et laissez reposer 48h au réfrigérateur.
– Rincez-les à l’eau froide et épongez-les avec un torchon.
– Dans une casserole, introduisez les morceaux de fruit, ajoutez des oignons émincés, du gingembre et de l’ail coupés en morceaux. Couvrez le tout d’huile.
– Vous pouvez inclure d’autres épices comme des clous de girofle, du laurier, du poivre de Sichuan ou du thym.
– Une fois l’ébullition atteinte, réduisez doucement le feu pour ne pas frire les aliments, et laisser cuire 5 minutes.
– Versez le mélange dans des bocaux stérilisés.
III] Le jamalac dans le monde
Bon nombre des territoires français d’outre-mer (DOM-TOM), notamment ceux de l’Océan Indien, disposent du climat idéal pour le développement du jamalaquier. Et c’est un arbre relativement courant sur de nombreuses îles françaises, contrairement à ce que sa renommée dans l’hexagone pourrait laisser croire.
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Île de La Réunion
Dans cette île de l’Océan Indien, le jamalaquier a su s’implanter et se développer naturellement sans aucun problème. En effet, le climat chaud et humide de cette île offre l’environnement idéal pour cet arbre. On le trouve ainsi fréquemment dans les jardins, où il est assez populaire. D’ailleurs ses fruits sont aussi très appréciés et se retrouvent couramment dans les plats typiques de cette île.
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Guadeloupe et Madagascar
Également présent dans les Caraïbes, le jamalac est prénommé Pomme Malacca en Guadeloupe.
Quant à Madagascar, cette grande île étant assez vaste, la popularité de ce fruit qui vient d’Asie n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire.
En revanche, c’est un fruit indéniablement apprécié dans de nombreuses parties du versant Ouest du pays, et on le consomme sous différentes formes : cru, en salade ou plongé dans du vinaigre.
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Île Maurice
Très populaires dans les années 40-60, le jamalac a depuis un peu été délaissé par les habitants de Maurice et le nombre de plantations a quelque peu diminué. Il est cependant toujours possible de se procurer des jamalacs sur les marchés mauriciens.
Pour continuer d’apprendre :
– Connaissez-vous d’autres fruits en J
– Bilimbi: un autre fruit surprennant d’outre-mer
– Et la Sapotille, est-ce que vous la connaissez ?