Absentéisme : un coût que l’entreprise est en mesure de réduire
L’absentéisme, un vrai sujet pour les entreprises françaises, qu’il s’agisse du secteur privé ou du secteur public ! Des absences qui sont le plus souvent le fait de raisons médicales, mais pas seulement, bien d’autres facteurs, vous allez le voir, entrent également en jeu…
Alors, comment un chef d’entreprise doit-il prendre la mesure de ce phénomène qui pour le moins interpelle ? Eh bien, dans cet article, nous allons tout d’abord définir ce qu’est réellement l’absentéisme avant de tenter d’en mesurer les coûts ! Nous nous demanderons aussi quelles peuvent en être les causes principales et comment y remédier autant que faire se peut…
I] Qu’est-ce que l’absentéisme ?
Avant d’en analyser les causes, il est donc essentiel de comprendre ce qu’est véritablement l’absentéisme et surtout d’en mesurer son taux. Un phénomène qu’il nous faudra aussi chiffrer car évidemment le coût est loin d’être neutre aussi bien pour l’entreprise que pour l’État…
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Définition de l'absentéisme
Qu’est-ce que l’absentéisme ? La question est rarement posée de telle façon. Pourquoi ? Tout simplement car la définition semble aller de soi, c’est le fait d’être absent de son poste de travail !
Pour autant, c’est assurément une définition bien incomplète. En effet, si l’on est en formation, est-on absent de son poste de travail ? Faire une pause-café, est-ce un arrêt de travail ? Vous le voyez, la frontière entre la présence et l’absence au travail n’est pas aussi évidente qu’on pourrait le croire…
On peut donc préciser les choses en regroupant sous le vocable de l’absentéisme :
– Les accidents de travail et de trajet
– Les maladies professionnelles
– Les arrêts maladie
– Les congés maternité
– Les congés autorisés ou les événements familiaux (maternité, etc.)
– Les grèves
– Les retards et les absences non justifiées
Face à ce flou, on notera aussi que certaines entreprises ont élargi le concept en y intégrant d’autres éléments comme que le crédit d’heures des représentants du personnel, les mesures disciplinaires (mise à pied, etc.), les congés sabbatiques, les préavis non effectués, voire également les heures de formation. Bref, presque tout ce qui n’est pas des congés payés ou de la récupération légale…
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L'absentéisme en quelques chiffres
Une étude récente d’un spécialiste en ressources humaines, le cabinet Gras Savoye Willis Towers Watson, démontre que le taux d’absentéisme au travail est en France d’environ 3,6%. Des chiffres en augmentation de près de 16% depuis 2014.
Autrement dit, sur 100 salariés d’une entreprise, près de 4 sont absents chaque jour. On notera aussi que le nombre de salariés, malade au moins une fois par an, a lui aussi augmenté de près de 10%…
Sachez-le également, on considère qu’un taux d’absentéisme de 4% est plutôt normal, et qu’un taux supérieur ou égal à 8% est jugé alarmant pour une entreprise !
Des absences qui coutent cher ? Eh bien, selon une étude de l’institut Sapiens, on estime que l’absentéisme couterait environ 100 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget annuel de l’Éducation nationale ! Une charge que se partage évidemment les entreprises et l’État par le biais de la Sécurité sociale…
II] Un faisceau de causes pour expliquer l’absentéisme
S’il est parfois difficile d’analyser cet absentéisme, surtout lorsqu’il devient chronique, tentons pourtant d’esquisser quelques pistes majeures car oui, l’absence d’un collaborateur n’est jamais « absente » de sens ! Il convient donc de passer au crible tout ce qui peut générer de l’absentéisme…
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Un environnement de travail défavorable
L’absentéisme peut évidemment provenir de motifs professionnels et/ou personnels. Commençons par les causes professionnelles qui ne manquent pas. En effet, une mauvaise ambiance ou une situation de stress peut faire augmenter de façon significative le taux d’absentéisme d’une société. Les salariés en lien direct avec la clientèle ou soumis à un supérieur hiérarchique tyrannique seront effectivement beaucoup plus souvent absents.
On estime ainsi que dans plus de la moitié des cas, les conditions de travail sont responsables d’un manque de motivation et donc de plus fréquentes absences. Des chiffres plus importants encore lorsque le salarié n’a pas de feuille de route claire, de trajectoire professionnelle ou pire encore qu’il est laissé face à lui-même !
A ces raisons psychiques viennent évidemment s’ajouter des raisons physiques, lorsque le travail est pénible, répétitif ou soumis aux intempéries, c’est ce que nous verrons dans le chapitre suivant…
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Des maladies professionnelles et saisonnières
Effectivement, les employés peuvent être soumis à des infections saisonnières, mais aussi professionnelles. Il est d’ailleurs important de remarquer que les accidents du travail sont repartis à la hausse ces dernières années. On comptabilisait l’année dernière plus de 650 000 accidents du travail…
Autre cause importante lorsque l’on parle d’absentéisme, les troubles musculo-squelettiques (TMS). C’est un fait, on dénombre de plus en plus de douleurs musculaires, de tendinites ou de lombalgies et, il faut les avoir, les TMS représentent en France près de 90% des maladies professionnelles pour un coût direct de près de 2 milliards d’euros !
Enfin, impossible de passer sous silence les maladies saisonnières. Elles représentent à elles seules plus de 70 % des arrêts courts, qu’il s’agisse des rhumes, des gastros ou de la grippe. Il est alors très important pour les chefs d’entreprise de préparer ces périodes ou l’absentéisme peut être un vrai problème pour le bon fonctionnement de sa société…
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Une situation personnelle et familiale délicate
Une situation personnelle compliquée et un environnement familial difficile peuvent aussi avoir des répercussions importantes sur le taux d’absentéisme dans une entreprise. Les soucis sont d’importances diverses, mais peuvent être très dérangeants pour assurer son quotidien professionnel. Il peut alors s’agir de soucis de garde d’enfants, de la dernière épidémie de grippe, de la présence d’un enfant handicapé à la maison ou encore de l’accompagnement d’un proche en fin de vie !
Des difficultés de la vie qui sont en général très mal pris en compte par le milieu professionnel (aménagement du temps de travail, jours de congés offerts, etc.), difficile donc de pouvoir tout assumer de front sans s’absenter…
N’oublions pas enfin car ce n’est pas négligeable qu’il y a aussi des absences que nous appellerons des absences de confort, c’est-à-dire qui ne se justifient par aucun motif valable !
III] Les solutions pour réduire l’absentéisme
un problème sans solution est un problème mal posé.
Albert EinsteinFort du conseil d’Einstein, essayons donc de trouver des solutions à cet absentéisme qui pénalise grandement la bonne marche des entreprises…
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Miser sur de bonnes conditions de travail
Sans aucun doute, les mesures les plus efficaces pour réduire l’absentéisme sont bel et bien celles qui permettent une amélioration durable des conditions de travail…
Pêle-mêle, on peut citer :
– Le réaménagement des postes de travail
– Le télétravail,
– Des horaires flexibles,
– Des entretiens de retour après une absence
– La mise en place de garde d’enfants,
– L’aide au covoiturage,
– La création de navettes
Des solutions qui coûtent peu ou pas d’argent et qui sont donc à la portée de quasiment toutes les entreprises et les startups !
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Revaloriser et réengager les salariés
Il est aussi important de penser à revaloriser et à réengager vos collaborateurs. Et pour cause, sachez que plus la taille d’une entreprise augmente et plus le taux d’absentéisme tend à croître !
C’est bien la preuve qu’il faut absolument recréer du lien social. On dit d’ailleurs que pour se réaliser pleinement, un salarié a besoin d’appartenir à une équipe de petite taille (environ 5 personnes) afin de pouvoir dialoguer et être force de propositions…
Renforcer l’engagement du salarié est donc un travail de tous les jours afin que celui-ci se sente investit d’une mission. Pour cela, il est donc indispensable de faire émerger de nouvelles pratiques managériales, les plus innovantes possibles !
Comme nous ne cessons de le répéter, lutter efficacement contre l’absentéisme suppose donc que l’on prenne le mal à la racine. Pour en arriver là, rien ne vous empêche aussi de tout faire pour que les conditions de travail soient plus agréables, pourquoi pas en mettant en place des stratégies de QVT (Qualité de Vie au Travail) et de RSE (Responsabilité Sociétale des entreprises)…
Par exemple, afin d’offrir des conditions de travail optimales à vos salariés, vous pouvez faire appel à des solutions d’affaires comme celles proposées par Alex & Alex (fruits, café, thé et encas variés), réservées aux professionnels et adaptées au besoin de tout type d’entreprises. En effet, grâce à Alex & Alex, vos collaborateurs seront sans aucun doute plus heureux au travail et par voie de conséquence moins absents…
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Débanaliser et déculpabiliser l'absentéisme
Et on ne le dira jamais assez, la façon la plus efficace de lutter contre l’absentéisme est encore d’en parler ouvertement avec les salariés, de les sensibiliser à cela afin de débanaliser cette absence, mais aussi de les déculpabiliser. Et pour cela, que diriez-vous d’inciter au dialogue avec les responsables des ressources humaines et la médecine du travail afin de trouver des solutions aux difficultés de la vie ?
Dans tous les cas, la bonne approche est de rester à l’écoute de ces salariés grâce par exemple aux représentants du personnel. Et surtout, n’oubliez pas que la sanction n’est pas la recette miracle pour réduire l’absentéisme !
Pourquoi ? Tout simplement car cela masque les réelles causes du mal-être sans y remédier ! De plus, vous risquez un désengagement encore plus fort de vos salariés…
Pour continuer d’apprendre :
– 14 idées pour améliorer le bien-être au travail
– 10 principes pour améliorer le bien-être au travail
– Bien-être au travail et performance organisationnelle