Lucuma: guide complet sur ce fruit Péruvien

Or des Incas, voici un surnom qui laisse rêveur pour un fruit étonnamment si méconnu en Europe. Apprécié et cultivé depuis des temps immémoriaux par les peuples des Andes, le lucuma a pourtant laissé les découvreurs du Nouveau Monde assez indifférents, limitant sa zone d’influence à son aire de répartition originale : les hautes pentes de la Cordillère des Andes.

Il aura donc fallu attendre plus d’un demi siècle pour que les extraordinaires propriétés de ce fruit arrivent à nos oreilles, notamment via la poudre de lucuma, véritable « super-aliment » de plus en plus consommé en Occident.

I] La lucuma : tout savoir en 2 minutes sur ce fruit méconnu

La lucuma fut découverte par les Européens en 1531, en Equateur. Parmi la myriade de fruits nouveaux qui émerveillait alors les conquistadors de l’Ancien Monde, la lucuma a été injustement délaissée. Mais il est vrai que comparé aux saveurs sucrées et juteuses de fruits comme l’ananas ou la papaye, la lucuma a dû faire mauvaise première impression, sa chair farineuse ne jouant pas en sa faveur.

Les Incas, en revanche, qui côtoyaient ce fruit depuis la nuit des temps, avaient eu tout le temps de bien connaitre la lucuma, de l’inspecter sous toutes ses coutures, et avaient vu au delà de cet aspect farineux offert au premier abord.

Fruit originaire des pentes de la Cordillère des Andes, la lucuma pousse sur un arbre à feuillage persistant pouvant mesurer jusqu’à 20m de haut. Le Pouteria lucuma, nom botanique latin de cet arbre, offre une écorce marron-grise, à l’aspect fissuré, et pousse en altitude, entre 2700 et 3000m.

Les fruits sont de forme arrondi, rappellent un peu une tomate jaune et mesurent entre 4 et 12 centimètres. Glabre, leur peau délicate arbore une couleur brun/vert tendant progressivement vers le brun/jaune à maturité.

La chair est ferme, farineuse et sèche mais étonnamment sucrée, et imprégnée de latex, même à complète maturité. Entre 1 et 5 noyaux ovales marron foncé sont lovés dans cette belle chair orangée/dorée.

A ces couleurs chaudes et engageantes s’ajoutent des vertus médicinales fort appréciables, et appréciées par les antiques peuples du Pérou et de l’Equateur, ce qui valu à la lucuma le surnom d’Or des Incas.

Natif des hautes pentes des Andes, à l’Ouest du Chili et du Pérou, elle est connue pour avoir été cultivée de tout temps.

De nos jours, sa zone de culture reste globalement limitée à cette partie du monde, la lucuma poussant exclusivement à haute altitude (2700-3000m), elle aime les climats secs et s’adapte très mal à la culture en basse altitude. Plusieurs tentatives d’acclimatation de la lucuma ont été réalisées aux Etats-Unis, les résultats furent plutôt décevants, les arbres plantés n’ont jamais vécu très longtemps.

En conséquence, ce fruit est principalement cultivé au Chili, au Pérou et, dans une moindre mesure, en Bolivie.

Lorsqu’il jouit d’un climat qui lui convient, l’arbre se révèle pourtant très généreux, il fleurit et fructifie en effet tout au long de l’année. Une fois mûrs, les fruits tombent naturellement au sol, il est alors temps de les récolter. Il faudra cependant encore patienter un peu avant des les déguster, les fruits arrivent à complète maturité seulement plusieurs jours après s’être détachés de leur arbre.

Signe que la complète maturité est atteinte : le fruit devient mou au toucher.

II] Bienfaits et propriétés thérapeutiques de la lucuma

Si ce fruit est surnommé « Or des Incas » c’est qu’il y a une raison ! Même si le parfum du fruit est très apprécié par les peuples des Andes, ce sont ces vertus médicinales qui ont valu à ce fruit un surnom si flatteur !

Dégusté frais, ce fruit n’a pas grand intérêt, sa chair étant assez farineuse. De plus, même si le premier goût en bouche est assez agréable, la lucuma va laisser un déplaisant arrière goût qui dissuade d’y croquer à nouveau.

En revanche, elle est très facile à faire sécher, puis à réduire en poudre, pour ensuite la marier aisément à toute sorte de création culinaire.

Sur la photo ci-dessus : de la poudre de lucuma

Surtout en France, la seule manière de consommer de la lucuma sera en poudre, le produit frais étant quasi non-exporté de ses pays producteurs. Nous nous intéresserons donc uniquement aux valeurs nutritionnelles et aux bienfaits de la lucuma en poudre.

Ainsi, dans 100 grammes de lucuma en poudre, on retrouve entre autre environ:
– Calories : 370 Kcal
– Protéines : 4 g
– Lipides: 1 g
– Glucides: 86 g dont Sucres : 30 g
– Fibres: 30 g
– Potassium : 1 g
– Fer : 25 mg
– Vitamine C : 7 mg

D’emblée on constate donc que la lucuma en poudre est un ingrédient très énergétique et très sucré. En conséquence, lorsqu’on décide de l’ajouter à des desserts, il ne faut pas oublier d’adapter la quantité de sucre en conséquence.

La poudre de lucuma est ce qu’on appelle couramment un « super aliment ». C’est en effet un aliment qui apporte divers minéraux et nutriments en grande quantité.

Parmi les propriétés étonnantes de la poudre de lucuma, on peut notamment citer :

– la présence de Fer, qui permet d’éviter les anémies et donc un mauvais transport de l’oxygène dans le sang. Etat qui se traduit par une fatigue aiguë et une faiblesse générale
– une forte teneur en vitamine C : le fer présent dans cette aliment sera d’autant mieux assimilé par l’organisme qu’on retrouve aussi une forte teneur en vitamine C, indispensable pour une bonne assimilation du fer par notre organisme.
– la vitamine C va également avoir une action bénéfique sur notre système immunitaire, et donc booster nos défenses naturelles contre les agressions extérieures.
– source de fibres alimentaires, la poudre de lucuma améliore la digestion et a une action bénéfique sur la régulation du transit
– la présence de bêta-carotène, un puissant anti-oxydant qui va aider à lutter contre les radicaux libres, source de vieillissement et de dégénérescence cellulaire pour notre organisme
– enfin, cette poudre présente un faible indice de glycémie, ce qui en fait un très bon aliment pour les personnes souhaitant perdre du poids

La lucuma de soie n’est autre qu’une variété particulière de lucuma, aussi appelée lucuma de seda en espagnol, ou encore variété Montalban.

Cette variété est cultivée depuis toujours au Pérou, et jouit d’y forte popularité. Elle est en effet réputée pour être la variété avec le plus fort pouvoir énergisant, anti-dépressif et même anti-cancérigène.

Ces formidables propriétés seraient due à sa forte teneur en carotène, vitamines B3, calcium et fibres. A choisir, orientez-vous plutôt vers les poudres de lucuma de soie, garantes d’une qualité supérieure.

III] Le saviez-vous ?

La lucuma est depuis toujours extrêmement appréciée au Pérou. Peu dégustée crue en raison de l’aspect farineux de sa chair et de l’arrière goût peu agréable laissé par le latex naturellement présent dans la chair, ce fruit est en revanche très apprécié pour son parfum, qui s’invite dans de nombreuses recettes sucrées. La plus populaire étant la glace au lucuma, ce parfum allant jusqu’à être le plus consommé au Pérou (et même au Chili), devant les grands classiques comme la glace chocolat ou fraise.

Ce fruit est aussi très utilisé en pâtisserie péruvienne et entre dans la composition de nombreux gâteaux. On peut notamment citer le Dulce de Leche au lucuma ou le merengue con salsa de lúcuma.

La mondialisation a beau étendre ses tentacules aux 4 coins du monde, les vieilles habitudes culinaires ont encore la peau dure ! Et c’est tant mieux !

Très présente dans la culture Incas, la lucuma, comme beaucoup d’espèces végétales et animales, véhiculait de nombreux symboles et croyances. Ainsi la lucuma était symbole de fertilité et de pouvoir créateur. D’ailleurs la forme de ce fruit n’est pas sans rappeler la forme des seins féminins… Similitude qui n’avait très certainement pas échappé à ces peuples anciens très observateurs de la nature…

On l’a vu, la lucuma, et notamment la poudre de lucuma, est un super-aliment gorgé de bonnes choses pour notre organisme. A tel point qu’on estime souvent que seulement 20 grammes de poudre de lucuma serait équivalent aux apports nutritifs d’un œuf de poule ! Ce qui lui a valu le surnom de « egg-fruit » dans certains pays anglophone, c’est à dire « fruit-œuf ».

A consommer certes, mais avec modération donc.

Pour continuer d’apprendre :
– La Ramboutan, un mini-fruit au maxi vertus
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